Conférence de Yann DIENER

Conférence de Yann DIENER

L’AMPI ACCUEILLE YANN DIENER, psychanalyste à Paris
auteur de LQI – Notre langue quotidienne informatisée (éd. Les Belles Lettres, 2022)

à LA CASA CONSOLAT

Le 29 juin 2023 à 18 Heures

Pour une Conférence / Débat

« Peut-on encore parler sans le langage machine ? »

Quatrième de couverture de LQI :
« J’ai tenu ce journal au début des années 2020. Quand on pouvait encore faire la différence entre la
parole et la communication. Mais déjà, dans beaucoup de situations, on n’y voyait plus très clair. »
Yann Diener relève dans le langage courant des mots et des expressions venus du jargon informatique :
« Pendant toute mon enfance j’ai fait l’interface entre mes parents » ; « Je suis déconnecté de ma famille » :
ces termes n’étaient utilisés que par des informaticiens il y a seulement quelques années.
L’auteur tente de mesurer les conséquences individuelles et collectives de ce glissement de la parole vers le langage machine, lequel est fondé sur un langage binaire. Digicodes, codes de messageries, mots de passe, cryptogrammes, QR codes : nous passons beaucoup de temps à « saisir » des codes, et à en parler.
Et quand nous utilisons nos ordinateurs et nos téléphones, nous ne remarquons plus que nous faisons « tourner » des lignes de code .
Dans LTI, Victor Klamperer montrait comment la mécanisation de la langue allemande avait permis de mécaniser la pensée et les actes ; L’enquête de Yann Diener montre comme l’informatisation du langage rend notre pensée toujours plus binaire.
Yann Diener a également publié : On agite un enfant (éd. La Fabrique, 2011) et Des histoires chiffonnées (Gallimard, 2019). Il est chroniqueur à Charlie Hebdo.
ENTREE LIBRE – Nombre de places limité
Réservations par mail conseillées : alain.abrieu@free.fr
La Casa Consolat 1 rue consolat 13001 Marseille – Tel : 09 52 91 66 99

AMPI 2011 – S’il te plait, dessine moi la psychatrie

Avec les participations de : M. Balat, P. Machto, D. Liotta, J. Mornet, M. Le Carpentier, J. Oury, A. Abrieu, P. Hortoneda.

Réalisation : Adrien Pinel et Sylvain Bourg
Production : MicroSillons
Pochette : Faraco JP (Jippride)
Musiques : Val

Une psychiatrie parmi d’autres par Paul Machto
Un psychanalyste de plage par Michel Balat
Chronicité et association
La psychiatrie dans un tiroir par Jean Oury
Question de norme par Daniel Liotta
Savoir et singularité

Fil Rouge

Fil Rouge

Le congrès de Saint-Alban de 2017 pose la question de la possibilité d’une institution sans transfert.

Cette question de la prise en charge du transfert dans l’institution est capitale. Les itinéraires pour traiter cette question sont multiples. Toutes sortes de lois, logiques, discours permettent des grilles de lecture.

Le transfert comme outil thérapeutique ? Base de toute psychothérapie ? Soins et institutions : vous avez dit psychothérapie ? Psychothérapie adaptative ou subjectivante ? La psychiatrie dans la cité…étayage social et / ou approche thérapeutique ?

Quel que soit l’objectif, l’accompagnement de la personne psychotique, dans toutes ses tentatives de reconstruction, est nécessaire tant culture, création et souffrance dans l’existence psychotique sont indissociables.

Que deviennent les institutions à l’épreuve du temps… ? Ruptures et contacts rythment la vie des institutions, comme la vie des personnes en souffrance psychologique. Comment faire trace, histoire, dans ces conditions. L’écriture est une possibilité. Écrire…Histoire et institution, voilà un projet thérapeutique. Projet thérapeutique qui aborde le malade comme une personne et non une addition des symptômes, sinon on tombe dans la barbarie. Psychiatrie et barbarie : pour une clinique de l’humain.

La clinique de l’humain, voilà notre boussole, avec l’hospitalité comme fondement essentiel dans l’accueil de l’autre quel qu’il soit. Si l’accueil de l’autre nécessite un engagement personnel, seule une équipe peut offrir un espace-temps thérapeutique en institution. Les espaces du rêve et temps de l’action dans le travail d’équipe font partie de la boîte à outils de la Psychothérapie Institutionnelle. N’oublions pas la main qui tient l’outil et si pour avancer, il faut savoir parfois résister, sur cette question des Résistances – Hommage à Horace Torrubia.

La psychiatrie bouge, bonne nouvelle ?
En effet, si le mouvement de psychothérapie Institutionnelle se veut porteur de changement, on doit s’interroger sur la nature de ce remue-ménage en psychiatrie, changement ou liquidation ?
L’histoire nous le dira.

L’histoire nous éclairera également sur le devenir du travail institutionnel et de la pensée clinique dans le contexte actuel. Histoire et fonctions soignantes toujours à redéfinir seront également bien utiles pour réfléchir à la comptabilité pour une psychiatrie humaniste de psychopathologie et anonymat
dans le champ psychiatrique. Anonymat, déshumanisation, rappelons F. TOSQUELLES, « à nier la dimension humaine de la folie, c’est l’homme même qui disparaît ». Cette citation souligne la pertinence de la psychothérapie institutionnelle… Le retour est donc salutaire ! Avec les outils du 21ème siècle ! Tout en gardant la créativité et le questionnement permanent !

Articulons illusions et thérapeutique.

La Psychothérapie Institutionnelle. Pourquoi, où, comment ?
À un moment où les mots ne veulent plus rien dire, porteurs d’une polysémie facilitant un consensus mou trompeur et pathogène, il est plus qu’urgent de résister dans le langage. Rien à voir entre management « moderne » et organisation d’un dispositif de soins ! Résister nous dit la Psychothérapie Institutionnelle : « management »… Résister pour soigner. Soigner l’hôpital, actualité criante tant la souffrance est évoquée dans les équipes.

Un autre outil particulièrement fondamental et utile nous est apporté par la Psychothérapie Institutionnelle, l’articulation aliénation sociale / aliénation mentale. La psychothérapie Institutionnelle souffrances croisées dans les lieux de soins en psychiatrie, quand l’aliénation mentale potentialise l’aliénation sociale il est bien utile de réfléchir avec cette grille de lecture.

Et demain … la psychiatrie.

La psychothérapie institutionnelle, c’est la psychiatrie disait Alain BUZARE.
Donc, ça continue… De l’actualité de la Psychothérapie Institutionnelle, nul ne doute ! Rêve de psychiatrie, psychiatrie rêvée ? Référence à la poésie pour favoriser son imagination et son inventivité, s’il vous plait…

Dessine-moi… la psychiatrie !

Une fois dessinée, cette psychiatrie rêvée, il va falloir faire des changements tellement elle est éloignée de celle que nous vivons au quotidien. Où sont les lieux de changements : quels espaces pour le travail clinique et psychothérapeutique dans la psychiatrie du 21ème siècle ? Que va-t-on y faire dans ces lieux ? Quelles formations dans la psychiatrie contemporaine… Autrement que savoir appliquer un protocole. Et quelle équipe constituer ? Une équipe suffisamment bonne… Bien sûr ! Une équipe où l’autre existe ! Bien difficile dans un moment sociétal où l’autre est nié, ou quand il existe, il est vécu comme un concurrent dangereux à éliminer, un étranger à exclure.

Pourtant l’Un est l’Autre. Altérité et soins sont indissociables. Les soignants du 21ème siècle ont du souci à se faire sur la psychiatrie qu’ils pratiquent. Mais bien traités, ils pourront être bien traitants et on revient à la Psychothérapie Institutionnelle dont le souci des soignants… Est un des fondements.

L’avenir peut alors s’éclaircir, car à l’AMPI, la force est en nous et forte de la pertinence du mouvement de psychothérapie institutionnelle, l’AMPI contre-attaque.

Dr Alain ABRIEU
Ex-président de l’AMPI